Jean-Charles va bien

Mercredi matin 21 décembre 2022, Jean-Charles ne se sent pas bien. Il ne peut plus commander la souris de son ordinateur qu'il engueule, il a la tête vaseuse comme s'il avait bu. Il est pris en charge vers midi à l'hôpital de Saint-Brieuc. Et commence la série d'examens (IRM, prises de sang, tension...)

Puis intervient une légère déficience du bras droit et de la main ; le pied droit devient insensible ; perte de l'équilibre et bouche légèrement de travers. 

Un AIT (accident ischémique transitoire) ou signal d'alarme est détecté.

Le lendemain, pas pire, pas mieux.

Le vendredi, paralysie progressive puis complète et parole difficile. Et hémiplégie, côté droit. C'est un AVC.

Le samedi, le deuxième IRM montre qu'il n'y a pas de caillot, mais détachement d'une plaque sans doute provoquée par un dépôt de cholestérol, appelée athérome. 

Le dimanche, pas d'amélioration. Jean Charles a le moral dans les chaussettes, complètement désabusé. Puis renforcement des médicaments. 

Le lundi 26 décembre, visite de l'ergothérapeute et du kiné. La rééducation commence. Il est encouragé par sa famille, ses amis, ses voisins, les soignants qui ont tous plus d'espoir que lui.

Jean-Charles se lance un défi. Il s'imagine au pied de l'Alpe d'Huez et son but est d'atteindre le sommet.  

Le mercredi 28 décembre, la main, les doigts, les orteils commencent à bouger. Il lève légèrement l'avant bras. Il peut siffler les jolies infirmières...😂 Jean-Charles  entame l'Alpe d'Huez.

Le samedi 31 décembre, il peut se mettre debout et se déplacer avec un tripode, accompagné d'une personne. La parole est plus facile.

Le dimanche 1er janvier, repos et kiné personnelle en suivant les conseils. 

Lundi 2 janvier, transfert vers l'hôpital de Lamballe.  L'équipe kiné-ergo contrôle la mobilité de l'épaule et des doigts et remarque qu'il n'y a pas de blocages. Jean-Charles vient de passer le premier virage de l'Alpe d'Huez et aperçoit le deuxième.  

Mardi 3 janvier, séances kiné et ergo intenses. Ouverture complète de la main, bras levé à moitié de l'extension maximale. Jean-Charles peut lever le pied, la jambe, bouger le genou. 

Mercredi 4 janvier,   le deuxième virage est passé  et le troisième est en vue.  

Jean-Charles a dit mercredi dernier : "les encouragements sont très importants... Je suis droitier. Je ne peux pas manger seul. Je ne peux pas écrire..." 

Avec son tempérament de gagneur, l'homme de tout terrain va remonter la pente... et sera dans quelques semaines, quelques mois au sommet de l'Alpe d'Huez avec ses mythiques 21 tournants.